mardi

Titine

Tu sens l'tabac
Quand j'te prends dans mes bras,
Quand j'baise le bout d'tes doigts,
Tu sens l'tabac,

Et si j't'embrasse,
T'auras beau mâcher des cachous,
Brosser tes dents 5 fois par jour
Tenter de cacher sous la menthe ton parfum à l'amour
Mon cœur j'sentirais toujours ce goût
Mon cœur tu traînes sur la terrasse
Tabac viens donc que j'te tabasse


Tu pues la clope
Alors fais pas ta salope
J'te trouv'rais dans l'noir sans être nyctalope
Tu pues la clope


Ma clandestine
Tu t'es rach'té un paquet
N'en as-tu donc pas marre
Qu'on évite tous les troquets
Pour qu'tu t'en grille une fine ?
Tabac Bâtard
Tu me gâcheras même la bibine


Tu goûtes la sèche
Tes lèvres seraient-elles de mèche
Pour être si rêches quand je les lèche
Tu goûtes la sèche.


Je t'aime tant, Nicotine,
Me quitte donc pas.
À ton bras j'ai comme titre
Une couronne de fumée
Me quitte donc pas bébé,
Et j'te fumerais jusqu'au filtre


Parce qu'après tout
Mon tout petit bout,
Tu sens le sable chaud
Tu goûtes l'ailleurs et le nouveau
Et pas le carton,
Le détergent ni le savon
Et puis encore que sais-je
Je ramasserais toujours la neige
Qui tombe de ton mégot.

dimanche

Ici, c'est tout neuf.
Ici, il y a de la musique.
On ne voit pas le lecteur en entier pour cause de connaissances insuffisantes en informatique et programmation, mais il y a, ô surprise, plusieurs pistes - mais ça marche pas encore très bien, de toutes façons, ici, c'est bricolé avec trois bouts de carton, de la colle, et puis des feutres.
Je suis un peu fatiguée.
J'aimerais faire plein de choses.
Mais je crois que je vais aller me coucher.
En fait.

samedi











Se concentrer, c'est très dur.

dimanche

Je n'suis que le fils de la femme-poisson, lalala


En ce moment, padam, padam, c'est padam, padam, morne et compliqué à la fois.

S'en sortira-t-on.



mardi

Des fois, c'est un moment parfait et complet.
Et en plus j'ai du papier et un crayon.

Voici deux jours que nous sommes à Rome et je dors à la belle étoile. Un lit pliant sorti sur le toit en terrasse, je suis alongée, à regarder un plafond tout bonnement inexistant. C'est si formidablement incongru, ces deux situations combinées, que j'en éclate parfois de rires qui s'envolent aussitôt bien loin...
Partout autour, Rome, un océan de toits et d'antennes, fichées au-dessus de murs ocres, ci et là, les ramures d'un platane, d'un arbousier, d'un pin parasol, quelques clochers pour parachever l'ensemble.

Stratavere.

On entend confusément la rumeur d'une rue piétonne, où les gens mangent sur des tables sorties, en faisant s'entrechoquer verres, assiettes et couverts. Tout-à-l'heure est venu un violoniste qui a consciensieusement massacré Les Yeux Noirs. De temps en temps passent une mouette, un avion, une minuscule chauve-souris. Il y a dans l'air des odeurs de plats mijotés, et de buis, et de sève. Oh, ce plafond !...

Il y a trop et trop peu à dire, tout en ces mots : voici deux jours que nous sommes à Rome, et je dors à la belle étoile. Je n'ai plus envie d'écrire, il faut que je regarde...


Our trip is reaching its end, as I'm writing you. I'm sitting on a tiny hill, near Velettri, in the far suburbs of Roma ; around me, there are vineyards til you can no longer look ; and though the wind is as warm as a breath - smelling of olives, grass and grapes - I'm leaning on the freshest lawn, in the difficultely found shade of an olive tree.
If only you could hear the wonderful silence that is - in that very moment - mine ! Only broken, from times to times, by the soft breeze, some bees, or the further echoes of human activity.
Aujourd'hui j'ai 18ans.