lundi

Y'a des fous dans mon quartier

"- Je suis revenu dans la pièce et c'était trop tard, il l'avait bouffé...
- Sérieux ? Tu devrais vraiment le surveiller...
- J'te jure... il a tout béger partout après... Y'avait un coton-tige, une serviette en coton, pis une peluche, tu sais les trucs de porte-clés...
- De porte-clefs ?"

"Ce n'est pas la crainte de la folie qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de l'imagination, André Breton !"

"Je veux pas rentrer chez moi... Raaah...je veux pas rentrer chez moi... Tu sais pourquoi je veux pas rentrer chez moi ?... Y faut faire le ménage. Je vais pas faire le ménage, j'vais m'tuuer..."

"Je suis chiant, je vous emmerde, j'ai envie de parler, je gueule, si je me tais je meurs"

Y a des zazous dans mon quartier, y a du vrac dans ma tète, c'est la fin de l'année et je rève de mon professeur de français, assis à ma place en cours et en culottes courtes, incapable de répondre aux questions que je lui adresse depuis le tableau - à sa grande honte, et à la grande hilarité de ses condisciples. Je mange des cerises à la fenètre, et je résiste à l'envie de cracher les noyaux sur les gens qui passent. Mon voisin d'en face est russe, fort civil, et sa soeur travaille en Australie - personnellement lui, il pourrait pas, rugit-il terriblement au téléphone. À la pizzeria du coin, un copain au pizzaïolo s'incruste souvent, lui, sa guitare à résonateur, et sa pompe manouche. Anna va apprendre le finnois, et partir étudier là-bas. J'ai fini le Planétarium, été à l'opéra et au théâtre, et c'était très bien. C'est une transition espéciale, et pour fêter tout ça je me ruine en fruits et en viennoiseries.