lundi

Ton pied-de-nez te va si bien
C'est un aimable face-à-main
J'aime ton masque et ton visage
Tant que puis ôter au passage
Ton attirail et puis le sien
Las ! Tous deux blessent et n'y puis rien.

dimanche

Bizi douine notssingue

vendredi

Ceci est extrait d'un débat organisé par le journal "Philosophie", entre le candidat UMP Nicolas Sarkozy et le philosophe Michel Onfray.

M.Onfray : « Il y a beaucoup de choses que nous ne choisissons pas. Vous n'avez pas choisi votre sexualité parmi plusieurs formules, par exemple. Un pédophile non plus. Il n'a pas décidé un beau matin, parmi toutes les orientations sexuelles possibles, d'être attiré par les enfants. Pour autant on ne naît pas homosexuel, ni hétérosexuel, ni pédophile. Je pense que nous sommes façonnés non pas par nos gènes, mais par notre environnement, par les conditions familiales et socio-historiques dans lesquelles nous évoluons ».

N.Sarkozy : « Je ne suis puis d'accord avec vous. J'inclinerais, pour ma part, à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a 1200 ou 1300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d'autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense ».

Propos complètement datés, et même faux scientifiquement parlant : quel généticien serait aujourd'hui en mesure de vous dire avec certitude "bon, alors là, tu vois, c'est ton gène du suicide" ?
Sans repentir, Sarko s'avoue donc partisan du déterminisme génétique. À y bien réfléchir, ce n'est pas une surprise. Souvenez-vous : qui est à l'origine de l'enrichissement du FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques) ces dernières années ?
Depuis le 18 mars 2003, les infractions les plus banales (vol à l'étalage, tags...le soupçon même suffit parfois à justifier une convocation pour frottis buccal) sont passives de "fichage ADN". Et les sanctions encourues, en cas de refus, se sont considérablement durcies : jusqu'à 15000 € d'amende, et 1 an de prison ferme. La loi qui requiert tout cela porte le nom de son auteur : c'est la loi Sarkozy.
D'une idée à l'autre il n'y a qu'un pas : tous fichés, tous déterminés, il se trouvera bien un généticien marron dans le lot pour appuyer les dires d'un nouveau président... Après tout y'a bien des juifs antisémites...
Car il s'agit bien de cela : utiliser une pseudo-loi naturelle, pour construire et justifier un état où tout citoyen est un coupable potentiel.

À ce jour, le FNAEG contient 283 000 fiches, contre 2 100 en 2002.

Si le présidentiable en lui a tenté de se rattrapper aux branches (pourries), Nicolas Sarkozy ne renie pas son opinion :
« Quelle est la part de l'acquis et de l'inné ? Je me garderais bien de trancher. Quand je dis qu'un certain nombre de gens qui ont une souffrance en eux, une fragilité en eux, ce qui est une évidence, on me fait un procès en eugénisme. Tout cela n'a aucune importance. »

Non, absolument aucune importance...

Edit : hahaha dans 5 ans j'aurais 22ans et des brouettes.

dimanche

Les lumières s'éteignent, nous sommes mardi 03/04/07 au soir, j'attends la lecture, le spectacle, le théâtre.


Et puis le vieux poète monte sur scène, fatigué, usé jusqu'en ses trames ; vous savez, celui dont les vers ont rongé l'écorce du quotidien jusqu'à en dégager l'essentiel. Il est maintenant l'homme à l'aura, celui qui attire et pourtant n'a souvent qu'un sourire impuissant à offrir : quand on attend une infime part de sa cosmopolité, voyez comme il restera perplexe ; il vous dira : certes, je suis unique, mais vous l'êtes aussi, me trompé-je ?
Voilà, le poète posé, qui ne met plus d' "enfin !" dans ses phrases, parce qu'il sait qu'il aime et qu'il est seul, parce qu'il continue à écrire, mais serait plus confortable à dicter.

Et le fait est qu'il dicte, avec foi, avec force prophéties. Hein ?!

Oui.
Le jeune versificateur à l'exaltation tourmentée, qui vient du dehors, écrit, et veut des réponses ; le jeune aspire dans le premier délire jusqu'à recycler l'air que ce vieux monsieur expire ; le jeune veut la critique qui construit, tout en s'attendant avec un délicieux masochisme à un implacable démontage de ses vers de mirliton.

Correspondance qui s'équilibrera finalement, en virant l'idole et l'idolâtre, pour mettre en rapports deux êtres humains. Deux hommes aux solitudes finalement différentes. Mais conciliables. Qu'en gardons-nous ?

Rembobinons le dictaphone du poète fini après sa mort, et nous entendrons enfin ce qu'il a si terriblement asséné à l'encore neuf : l'amour de la vie, de la solitude, de l'instant et du moment. La Vie, dans sa totalité - rester actif, dans son acceptation.
Le Jeune Poète existe-t-il vraiment ? Où vont ces lettres d'espoir ? Ces vraies lettres d'amour ?

Les lumières se rallument. Les gens bougent à l'entour. Je suis assise n'importe comment sur mon fauteuil. Après un instant d'hébétude, je m'étire en tout sens comme une chatte.
J'ai eu un orgasme.

lundi

Pork Chop s.a.