lundi

Ta tête dessus l'oreiller
Comme coupée
Dessine un sourire d'enfant
Paisiblement
Sans troubler ta respiration
Attention
Je suis d'un doigt ému tes traits
Fais ton portrait
J'ai gravé au bout de mes mains
Cet examen
J'ai bien fait car tu es parti
Plane l'oubli
Mais il me reste de ta bouche
La douce touche
Que je peux souvent effleurer
D'un faux baiser

Ah ! Té héré néi au !
En collier au tour de ton cou
Mes bras comme fleurs de banian
Signifient l'accueil à l'amant
Bienvenue ! Ia ora na !
Par des couronnes et des baisers
On fait la fête à l'étranger
Qui nous est intime déjà !
Noa-noa ! Comme l'air embaume
Caressant de sa tiède paume
Les nouveaux-venus en cet isthme
Vois venir à toi l'exotisme
Cent vahinés que j'aimerais
Être pour t'aimer tout-à-fait !
Pénélope
Nyctalope
Tisse au milieu de la nuit noire
Didon
C'est con
Se noie au bout du promontoire
Et moi
J'sais pas
Si j'dois à l'attente surseoir
D'un doigt Didon délie
Le lacet qui relie
Sa couronne à son coeur
Pour jeter pêle-mêle
Ses soies et ses dentelles
Aux pieds d'Enée vainqueur
Poursuis ton prix amour
Lui a dit Belinda
Elle sait comme la cour
Ce qu'Enée déjà a
Ce coeur et la couronne
Une reine se donne
Et donne son état
Enée pourtant partit
Laissant reine et Carthage
Mourir derrière lui
Comme les aurait tués l'âge
Mais c'est l'amour qui fit
Ce qu'aurait fait le temps
Didon gît dans l'étang
Sa ville en le saccage
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