dimanche

Dernier Round

Pif ! Paf ! Pan ! Vendu ! Ah ! Touché ! Oh ! Outch et aïe !
Dans cette basse-cour quelle étrange volaille
C'est le match du zutique et du parnassien
Dans son coin le symboliste compte les points

Barbe terrible, or et lapis, Sardanapale
Tient par son menton glabre le vieux Coppée
Et assène d'un poing lourd au rythme syncopé
Sur sa chair débile mandale sur mandale

Frappe cogne secoue torture sans tuer
Par dizains les coups se rendent sous les huées
De vos yeux de vos mains le sang coule en rigoles

Les yeux tendus que pas un instant l'on ne perde
Tout-à-l'heure on a ouï l'un à l'autre dire merde
Et l'on chante et l'on crie bon dieu ce que c'est drôle
Le tout petit marin
De la mer a grand'peur
Dès qu'il peut il se tient
Dans un coin et y pleure

Moralité : L'étroit mousse se terre, près du mât.

L'ange blanc crève l'ange noir
C'est un combat bien inégal
Il se relève tant bien que mal
Horreur ! Cela fait peine à voir.

Moralité : Bonté ! Les maux du relevant !

Je vous en prie n'me battez pas
Je vous en trouverai du verre
Il me semble que Jacques en a,
Jacques l'orgueilleux - mes lombaires !

Moralité : Jacques le fat a lisses tessons, maître !

Mais Père Queau qu'a-tu donc ?
Ah ! Monseigneur c'est affreux
J'ai débité ma femme en troncs.
L'abbé Gossum resta taiseux.

Moralité : Queau dit au Père Gossum.

Pom pom

Tous les chemins mènent à Rome
Aussi m'a-t-il fallu y aller
Non pas comme bête de somme
L'air était doux le pied léger
Chaque pas disait au pavé
Tous les chemins mènent à Rome

Car la ballade était sans but
Ses rimes s'accrochaient au hasard
C'est fortuitement que le luth
Suivait son chant dérisoire
Sa boiterie son nonchaloir
Car la ballade était sans but

Le Capitole et Stratavere
Vatican et ses plafonds peints
Mais plus me plaît le parfum vert
De tes nuits de buis et de pins
Penser yeux plongés dans les tiens
"Le Capitole et Stratavere..."

Le Patricien, le citoyen,
De Rome avait de beaux yeux verts
Du bagout et puis du béguin
Et son odeur emplissait l'air
Il a laissé nos lèvres faire
Le Patricien, le citoyen.

Tous les chemins mènent à Rome
Oui mais tous aussi en repartent
Je regardais en l'air comme
Il prit à gauche et moi à droite
Qu'insensiblement je m'écarte
De tous ces chemins qui mènent à Rome

jeudi

et encore...

J'aime bien les jours fériés
Mon voisin qui jamais ne donne signe de vie lutine sa compagne
Et ils rient
Je les entend à travers la mince cloison qui nous sépare

Exercice : éplucher délicatement un quartier extrait d'une mandarine ; manger un par un les petits sacs de pulpe qui le composent. C'est très bon.

Traductions homophoniques (comprenne qui pourra) :

Avance, ô Nelly à sa claque. (Wordsworth)

T'y gréer, t'y gérer, bure fine, baille feinte. (Blake)

Et intriguée je t'ai regardé
Et intriguée je fronce
Mon nez mon front et intriguée
Je joue et la mûre et la ronce

Mon-
Sieur
Bon-
heur

Toi-

Frois-


Vie
Bon-
Heur
Con-
Ner-
Ie

mercredi

ça miscellane

Je suis rentrée avec un clown
Il était vide il était fort
Ce clown s'appelle Pourquoi Pas

Barack Obama toujours en tête du hit-parade avec son tube : "Come 'Round to my Place Daddy's not Around (We're Gonna Drink Vodka Dance Jerk and Play with my Poodle)".

!!!

Dans le pot l'encre se dilue
Et sa substance ramollit
C'est sûr demain tout sera gris
Comme l'œil blafard des nues

Caïn se tourne et se retourne
Sur son grabat de terre battue
Sa mémoire et ses yeux lourds ne
Se ferment pas - la vie le tue

Temps coupe ma tète et fais t'en
Chapeau à te rendre moins nu
Penser m'épuise tant et tant

Si Klaus Kinski et Dracula
Se mordent qui donc survivra
Je regrette je ne sais plus

vendredi

D'un geste preste, abricotez les cotés...

Non, ce ne sont pas les fabuleuses tartelettes amandines, mais un
Crumble aux Spéculoos et à la banane.
Ingrédients : pour 6 personnes
- 5-6 bananes bien mûres.
- un paquet de spéculoos (25-30 biscuits).
- 100 gr. de beurre.
- Un peu de sucre (roux de préférence/cassonade), une pincée de sel.
- Four préchauffé à 180°C.
- Glace à la vanille (ou autre, mais la vanille c'est bon).
Beurrez légèrement un plat à mettre au four ; disposez-y les bananes coupées en rondelles, et versez dessus un trait léger de cassonade.
Dans une jatte, versez les spéculoos réduits en miettes bien fines (pour ma part je les emballe dans un torchon propre puis les broie avec le cul d'un verre, sinon on doit pouvoir y aller au mixer), le beurre ramolli, et le sel ; travaillez jusqu'à l'obtention d'une pâte homogène mais granuleuse (on pourra rajouter du beurre).
Disposer la pâte sur les bananes, un trait de cassonade ; au four ! 15 minutes (surveiller, baisser si jugé nécessaire).
Glacer à la vanille, servir.
Très bon.

lundi

Y'a des fous dans mon quartier

"- Je suis revenu dans la pièce et c'était trop tard, il l'avait bouffé...
- Sérieux ? Tu devrais vraiment le surveiller...
- J'te jure... il a tout béger partout après... Y'avait un coton-tige, une serviette en coton, pis une peluche, tu sais les trucs de porte-clés...
- De porte-clefs ?"

"Ce n'est pas la crainte de la folie qui nous forcera à laisser en berne le drapeau de l'imagination, André Breton !"

"Je veux pas rentrer chez moi... Raaah...je veux pas rentrer chez moi... Tu sais pourquoi je veux pas rentrer chez moi ?... Y faut faire le ménage. Je vais pas faire le ménage, j'vais m'tuuer..."

"Je suis chiant, je vous emmerde, j'ai envie de parler, je gueule, si je me tais je meurs"

Y a des zazous dans mon quartier, y a du vrac dans ma tète, c'est la fin de l'année et je rève de mon professeur de français, assis à ma place en cours et en culottes courtes, incapable de répondre aux questions que je lui adresse depuis le tableau - à sa grande honte, et à la grande hilarité de ses condisciples. Je mange des cerises à la fenètre, et je résiste à l'envie de cracher les noyaux sur les gens qui passent. Mon voisin d'en face est russe, fort civil, et sa soeur travaille en Australie - personnellement lui, il pourrait pas, rugit-il terriblement au téléphone. À la pizzeria du coin, un copain au pizzaïolo s'incruste souvent, lui, sa guitare à résonateur, et sa pompe manouche. Anna va apprendre le finnois, et partir étudier là-bas. J'ai fini le Planétarium, été à l'opéra et au théâtre, et c'était très bien. C'est une transition espéciale, et pour fêter tout ça je me ruine en fruits et en viennoiseries.

mardi

Quand j'y pense, je me rappelle tant de choses, mais je n'y pense pas souvent


Je ne sais pas trop ce qui crée chez moi cette impression de bien-être. Est-ce le fait de sortir de la bibliothèque, où j'ai passé quelques heures à lire – romans, recueils de lettres, bandes dessinées, réjouissants essais... –, le sentiment de devoir accompli (après quelques heures de potassage) – oui, peut-être cette satiété de lectrice, cette satisfaction d'étudiante... Le plaisir, aussi, de recevoir en plein visage un air frais, quand celui de l'aire municipale était chaudement douillet ; celui d'allumer, parfois, une cigarette bien méritée. L'heureux sentiment de pouvoir, pourquoi pas, s'arrêter à une terrasse et de commander un café, qui contraste si fort et si légèrement avec cet autre qu'on subit et qui s'impose avec nécessité – le, les devoir(s). En somme une liberté enclose et pourtant infinie comme un nombre à virgule, parce qu'elle se charge d'hypothèses. J'aime.

J'aime, comme j'aime passer devant cette crêperie qui porte mon prénom comme si elle me reconnaissait à chaque passage, comme j'aime plus encore lorgner cette vitrine d'une minuscule librairie d'occasion. On s'y arrête. Un drôle de bonhomme y vend des polars et autres romans à suspens de l'entre-deux-guerres : histoires à dix sous qui tiennent dans des brochures du même acabit, de gentleman-cambrioleur, de scientifiques géniaux malfaisants, de riches excentriques, d'explorateurs et d'aviateurs, de détectives rusés et de journalistes matois ; des histoires qui flirtent avec le fantastique, mais où le plus invraisemblable tient dans des retournements de situation donnés pour réels. D'autres racontent en détail des soirées chez ces gens de la haute, quand leur auteur n'y a probablement jamais mis les pieds... Un drôle de bonhomme, car le libraire est lui-même homme curieux : il apparaît, parfois, fumant la pipe devant sa porte entr'ouverte, petites lunettes rondes sur le bout du nez ; c'est un ancien militaire sans vocation, qui a pris au plus tôt sa retraite pour se faire bouquiniste sur les quais de Seine, et puis, le voilà maintenant ici. Il n'a laissé tomber qu'il y a peu l'espoir de devenir un jour défricheur de contrées inexplorées... J'aime m'arrêter un instant qui dure parfois une heure, pour causer avec lui de tout et de rien. Je crois que c'est mon ami.

On passe ensuite un fleuriste : il vend surtout des plantes grasses, il est gros, parle fort, exhibe à ses joues une grosse paire de bacchantes anthracite, et ses mains ne sont ni rougies ni fines ; il n'aime pas beaucoup les fleurs, à vrai dire.

Avant de traverser la rue, je jette toujours un œil sur la petite mosaïque qui orne depuis peu le mur pourri d'un entrepôt d'électroménager tombé-du-camion ; il s'agit de trois "Space Invaders" jaunes canari sur fond rouge. Les carreaux ordinaires qui les composent sont toujours brillants, comme soigneusement astiqués ; j'aime l'idée que quelqu'un en prenne peut-être régulièrement soin. Il n'y a pas longtemps que je les ai remarqués, aussi je suis toujours un peu surprise de les revoir, et je me plaît sans m'en lasser à imaginer la façon dont on les a installés là. Curieusement, ils ne font pas incongrus dans cette rue. On dirait au contraire que le mur nu, gris, en béton, les attendait depuis longtemps.

La suite du chemin n'est pas particulièrement agréable, c'est une impasse pour les voitures, une ruelle au ciel cloisonné par de petits immeubles (ou de grandes et étroites maisons, à plusieurs étages) ; on y croise parfois un petit chien noir à trois pattes. C'est au bout qu'il faut s'arrêter, parce que deux drôles d'endroits s'y font face. À droite, la boutique de deux couturières, à la devanture soignée mais à l'intérieur baroque : débauche de fils de toutes les couleurs, aux bobines fixées sur tout un mur, capharnaüm de tissus en grands rouleaux, pas de comptoir mais un table branlante qui soutient un machine à coudre antédiluvienne, sur laquelle est en permanence penchée une dame sèche dont on ne voit que le chignon gris ; l'autre boutiquière est une grande et grosse femme à la peau olive, toujours en mouvement, qui retient en une épaisse et bouclée queue de cheval ses cheveux teints en noir, et dont les lunettes tiennent à son cou par une cordelette ornée de fausses perles – elle ressemble à ma grand'mère paternelle. À gauche, le hangar d'un brocanteur qui aime beaucoup TSF, 89.9, du jazz 24h/24. On y trouve n'importe quoi, depuis une accumulation de vieilles commodes et buffets tous retapés de la même façon, avec une épaisse couche de peinture blanche, jusqu'à une lithographie de Daumier, en passant par des fragments de décors de théâtre ou des saints d'église en bois trempé.

J'arrive à une petite place, où un marronnier jaillit de l'asphalte à côté d'une fontaine faite de bourrelets bétonnés. C'est chez moi.

Ce parcours, mes pieds le connaissent si bien que je pourrais le faire les yeux fermés – mais je n'en vois pas vraiment l'intérêt.

Titine

Tu sens l'tabac
Quand j'te prends dans mes bras,
Quand j'baise le bout d'tes doigts,
Tu sens l'tabac,

Et si j't'embrasse,
T'auras beau mâcher des cachous,
Brosser tes dents 5 fois par jour
Tenter de cacher sous la menthe ton parfum à l'amour
Mon cœur j'sentirais toujours ce goût
Mon cœur tu traînes sur la terrasse
Tabac viens donc que j'te tabasse


Tu pues la clope
Alors fais pas ta salope
J'te trouv'rais dans l'noir sans être nyctalope
Tu pues la clope


Ma clandestine
Tu t'es rach'té un paquet
N'en as-tu donc pas marre
Qu'on évite tous les troquets
Pour qu'tu t'en grille une fine ?
Tabac Bâtard
Tu me gâcheras même la bibine


Tu goûtes la sèche
Tes lèvres seraient-elles de mèche
Pour être si rêches quand je les lèche
Tu goûtes la sèche.


Je t'aime tant, Nicotine,
Me quitte donc pas.
À ton bras j'ai comme titre
Une couronne de fumée
Me quitte donc pas bébé,
Et j'te fumerais jusqu'au filtre


Parce qu'après tout
Mon tout petit bout,
Tu sens le sable chaud
Tu goûtes l'ailleurs et le nouveau
Et pas le carton,
Le détergent ni le savon
Et puis encore que sais-je
Je ramasserais toujours la neige
Qui tombe de ton mégot.

dimanche

Ici, c'est tout neuf.
Ici, il y a de la musique.
On ne voit pas le lecteur en entier pour cause de connaissances insuffisantes en informatique et programmation, mais il y a, ô surprise, plusieurs pistes - mais ça marche pas encore très bien, de toutes façons, ici, c'est bricolé avec trois bouts de carton, de la colle, et puis des feutres.
Je suis un peu fatiguée.
J'aimerais faire plein de choses.
Mais je crois que je vais aller me coucher.
En fait.

samedi











Se concentrer, c'est très dur.

dimanche

Je n'suis que le fils de la femme-poisson, lalala


En ce moment, padam, padam, c'est padam, padam, morne et compliqué à la fois.

S'en sortira-t-on.