lundi

Deux

Bis

Je joue du banjo, assise par terre, adossée à mon lit. Pourtant je me dissimule petit à petit derrière mes cheveux. Ils tombent mèche par mèche devant mon visage et le manche du banjo sur lequel je suis coûteusement penchée, à vérifier les poses de mes doigts sur les cordes de métal. Mon coude est appuyé sur le corps du banjo, légèrement au-dessous de l'armrest en métal. Soudainement la peau du banjo se déforme en un point, puis se crève.

ce qui reste :


  • Au début, je me vois distinctement de l'extérieur comme depuis une caméra qui me filme en centrant sur moi et en se rapprochant.
  • Puis, dès que la peau tendue au-dessus du résonateur commence à se creuser, je réintègre un point de vue interne ; je suis alors paniquée, je tourne la tète vitement vers le corps du banjo.
  • Je ne sais pas si mes cheveux sont destinés à me cacher.
  • Je vois et sens avec précision chaque mèche de cheveux passer sur mon visage lorque je tourne brusquement la tète.
  • Sentiment de grande angoisse, peur panique, puis fatalité "cela devait arriver".

Au-dehors d'une salle de concert, Bercy peut-être, en haut des marches. Je suis dans une baignoire à moitié pleine d'eau chaude, avec mon ami(e) Z. Nous sommes face à face, j'ai les jambes repliées devant moi, et lui/elle assis(e) en tailleur. Nous parlons de choses et d'autres, en nous regardant de temps en temps dans les yeux. La conversation s'interrompt lorsque je me met à faire jouer mes pieds dans l'eau ; Lui/Elle baisse les yeux pour les contempler. Je m'allonge alors plus dans l'eau, tandis que lui/elle se met à doucement me caresser les pieds, avec beaucoup de précautions. Je regarde ses mains et ses lèvres, et le ciel très gris. Il fait froid, mais pas pour nous.

ce qui reste :

  • moi et Z. ne sommes ni nu(e)s ni déshabillé(e)s.
  • point de vue interne cette fois, avec toujours des mèches de cheveux dans le champ de vision.
  • sentiment de forte tendresse, qui paraît déplacé.
  • des gens passent autour, en s'arrêtant et s'attroupant parfois ; à la fin, la baignoire est entourée de personnes que je connais ou qui croient me connaître.

dimanche

"Parce qu'après tout, ceci est un blog" ou "bosse ou crève !"

5 choses que vous ignorez sur moi

  • J'ai envie de devenir une mamie tatouée et peau de vache qui emmène ses p'tits zenfants au punk-rock show.
  • J'aime faire courir des insectes sur ma peau (mais je n'aime pas, tout d'un coup, ne plus voir où ils sont passés).
  • Me déguiser est pour moi une évidence et un quotidien (si c'est pas du déguisement, c'est pas un vêtement).
  • Je préfère souvent revoir un film ou relire un livre (même tout bête) qui m'a plu qu'en regarder/lire un nouveau enregistré/emprunté spécialement et qui a l'air furieusement postmoderne.
  • J'ai déjà passé deux jours sans dire un mot.

osef

vendredi

tout d'suite



Une petite fille devant moi lit Voici en toussant - à son père qui s'inquiète de ses lectures elle dit mé ya des jeux.

Keske j'aime la façon dont les petites filles me regardent - même si certaines font les feminiatures elles se retournent toutes. Elles voient des bijoux des chaussures (à talons !) du maquillage des jeans et des jupes avec dedans des cuisses et des fesses, les pulls sont magiques ils font apparaître des seins dès la taille 36. Elles entr'ouvrent la bouche, rougissent comme à un premier rencard adolescent, dès fois elles gazouillent, et surtout elles pensent si fort qu'on voit une bulle au-dessus de leurs tètes, « keske je veux grandir ! » Keske tu veux des talons des creux des bosses des robes à froufrous une présence une prestance un homme.
Petites filles vous qui voulez l'american dream réglé tout d'suite maint'nant, vous qui croyez fort fort fort en la chirurgie esthétique et si peu en la croissance, vous qui voulez la jouissance en bien suprême, toujours insatisfaites princesses petites filles que le désir habite avant l'heure, le chouchou rose devient jarretière de fantaisie - vous grandirez pourtant et vous aurez un sexe, des boutons, des hommes, des femmes, de la légitimité peut-être (pas sûr), des choses à vous, des gros mots quotidiens, de la dentelle ailleurs qu'au col, comme ce sera bon, même de retomber en enfance, de vous gaver de fraises tagada dans votre appartement Ikea en vous disant tandis que votre amant remplit les factures : huhu je suis une petite fille.
Et vous aurez gravé des choses sur votre peau, comme c'est charmant, j'ai retrouvé le tutu de mes 5 ans, vous aurez de faux souvenirs de pureté dans la tète - parfois une nostalgie feinte te prend, tu soupires et pis t'as tes règles, logique.


Oui oui j'ai su rester une petite fille
La preuve
Ma tète est caprice sur mes épaules
Et quand une Femme passe dans la rue
Je me retourne pour la contempler
Keske t'es belle madame
C'est des vrais ?
J'peux toucher dis ?

Maintenant la petite fille (Elise aux dernières nouvelles) colorie la photo n&b topless de la pub lutte contre le cancer du sein et son père a un regard de coté géné.