mercredi

Phrases avec mots

Il ressentait, tout comme moi, la constante nécessité de ne pas se forcer à parler. Chaque silence qui s'écoulait sans attente ni gène résonnait, long et suave, le chant dolent d'oubli et d'abandon mutuel. C'était enfin la grande et paisible victoire, sur la malveillance des paroles échangées, des soliloques croisés, de ce que l'on appelle communication : s'ouvrir l'un à l'autre sans jamais se rejoindre. Tandis qu'au moment précis où nous nous oubliions - nous-même comme tout présence - commençait la plus troublante intimité ; désœuvrés, nos esprits hantaient une même région, se touchant sans cesse jusqu'à se confondre. Pudiquement nous nous taisions et cette promiscuité s'accroissait comme une douce chaleur.
Voici la rencontre et la caresse.
Deux personnes à demi-vêtues confortablement installées dans un canapé lisent des livres aux sujets très différents.

J'avais peur, et c'est pourquoi je m'arrêtai systématiquement sur le seuil de cette maison dont je savais qu'elle n'était pas à moi, mais à des amis peu connus, révérés pourtant. Ainsi malgré leurs signes, leurs sourires amicaux et la fraîcheur de leur séjour, je restais toujours là, tremblante.

3 commentaires:

Léo a dit…

Quand est-ce que tu projettes un vrai grand truc ?

Sa Voisine a dit…

Voir plus haut, second paragraphe... Le fond de l'air est frais, hum.

Léo a dit…

Non, vraiment, c'est bon. Me semble qu'il y a faiblesse dans la deuxième partie de la deuxième phrase, et puis les deux personnes c'est améliorable aussi.
Ton Lou est vraiment bien, vrai de vrai. Dommage que ce soit un pastiche.
Et puis maintenant tu es grande, alors tu prends ton courage avec tes deux mains, et puis tu avances un peu.
(gluxes me demande le vérificateur de mots)