mardi

Si je veux, je la raconte ma vie, d'abord !


Je suis petite, toute petite. Et comme c’est les vacances, je joue beaucoup (j’ai appris à faire de la corde à sauter sans tomber, et puis aussi à maîtriser ce drôle de jouet, une balle reliée à un cerceau qui tourne vite autour de la cheville). Je vais faire du vélo aussi, avec A, et puis A-S, et puis L. Là, ma maman me dit qu’elle a enregistré un conte de fées, alors je m’assois sur le fauteuil trop dur et trop grand et je regarde l’écran. (...)
Je ne comprends pas pourquoi Edward est si trop aimé, si mal aimé, à vrai dire je distingue à peine l'histoire derrière la brume du personnage ; je ne comprends pas pourquoi le vieil inventeur lit des limericks à un buste humécanique ; je ne comprends pas pourquoi la jeune fille, la vieille dame, danse dans les flocons ; je ne comprends pas pourquoi Edward ne peut pas la prendre dans ses bras ; et je ne comprends pas pourquoi c'est la fin, pourquoi ce n'est qu'une histoire. Alors quoi ?
Alors je pleure, comme jamais, meme mes bobos ne m'ont jamais fait si mal, je pleure comme une drole de petite madeleine, sans pouvoir m'arrèter, sans meme savoir pourquoi je pleure, je me force à arreter de pleurer et ça repart, tous ces mouchoirs à coté de moi ils s'entassent, et je ne me lève pas pour aller en chercher d'autres, juste je pleure, je suis pleine d'eau, il faut que ça sorte, je pleure pour beaucoup de fois, je pleure pour longtemps, c'est chaud c'est salé c'est doux, ça me fait du mal et du bien, je pleure parce que...parce que quoi ?
Depuis je me souviens avoir pleuré comme cela seulement deux fois, à des occasions particulières ; ces larmes d'apparat, je ne sais pas trop si elles sont bonnes ou mauvaises, mais elles coulent comme rien. Il est des moments où simplement couler est comme respirer, sans haleter ni gémir ni jouer de pathos, c'est vraiment un pleur bien littéraire, sans objet ou avec trop de raisons pour etre raisonnable. Un pleur sur rythme de bossa nova...un pleur de confusion des sensations et des sentiments.


Hum...depuis meme quand je suis... bien c'est cette émotion qui revient, en plus ténue, en plus douce, heureuse presque mais...?

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