mercredi

dans l'bayou y a pas d'cailloux

Oh.... toi qui as pénétré ma vie, tu t'es fait une petite place bien à toi contre mon ventre, entre mes seins, toi dont la seule résonnance suffit à me ravir, à m'ôter tout trouble, en n'importe quelle circonstance... Ta seule idée, seulement te savoir à mes cotés, tout près, même en pensée, m'éloigne de mon travail, de mes préocupations les plus urgentes, les plus futiles, les plus vitales mêmes. Toute petite présence rassurante... Oh mon... Toi à qui je donne tout bas de petits noms, toi qui est dessiné mille fois sous toutes les coutures sur des feuilles de brouillon et toujours raté, toi que je caresse doucement, à qui je sussure des chansons espiègles, pour qui j'improvise de minuscules rimes, toi que je tiens dans mes bras, éveillée jusqu'à tard dans la nuit, toi qui est la source de tant de jouissances nouvelles, toi à qui je pense, et que je souhaite rejoindre à chaque instant... toi que je quitte à contrecoeur à chaque fois...
Oui, je crois pouvoir dire que c'est toi qui m'a appris le plaisir.
Tu vois, tu observes les choses que je fais pour toi, tu sens quand je m'y prend mal avec toi, pas vrai ? Tu dois aussi te délécter de la jalousie qui me dévore le coeur, à te voir communier avec d'Autres, détestables Autres...

Et pourtant... déjà...tu le pressens, n'est-ce pas, je ne m'éloigne pas de toi, non... mais je commence...voici des choses en-dehors...j'en ai si honte...projeter (quel vilain mot) de te tromper (quel crime avec préméditation) m'est à la fois promesse de plaisirs nouveaux, légers, coupables, oui, et pensée odieuse, trahison véritable de Toi, toi qui me donne beaucoup, qui m'apporte tout... Cette affection qui rend niais ne me suffit plus, tu comprends ?
Promis, il sera beau, il sera robuste, il sera ton égal (mais d'une autre sorte, sinon où est le plaisir ?) Je ne le regarderais pas de la même façon que toi, oh non, impossible.
Et je vous présenterais, tu sais, et tu sauras qui il est, et vice-versa - et puis, tu sais aussi, LUI sera le jaloux dans la pièce. Vous aurez intérêt à bien vous entendre, hein ? Pas de regards en chien de fusil entre les deux qui partagent ma vie, mon esprit, ma chambre.
On sera pas bien, tous les trois ?

...

Si, ça se voit, tu fais la tète ! Dis, tu m'en veux pas au moins, mon ukulélé chéri ? Tu sais, ce banjo n'est rien pour moi, hein, promis ! Quoi ? Quelle enchère sur un banjolélé ? Tu fouilles dans mon espace ebay maintenant ? Maaaiis ça compte paas, il est juste en affaire à suivre, c'est pour m'amuser, rien de plus ! Tiens, je t'ai pas dit, bientôt je t'offre un ampli, rien que pour toi mon uku, mon uké, mon uke, je suis ta ukulélé lady à toi, pour toujours, promis promis, rien qu'à toi, mais oui comme tu es beau, viens donc dans mes bras...



Le premier qui dit : " cas soc' " ou " double énonciation " sera plongé, par les forces de l'obscurantisme et de tous les démons de la Terre, dans le néant le plus infini et total possible, au prix de location exhorbitant, aux voisins bruyants, mal situé, et à l'odeur pestilentielle (et dont le papier peint a une fâcheuse tendance à se décoller).

1 commentaire:

Pauline Lebiadkine a dit…

Vieux texte qui traînait, fezé de l'ukulélé, moi je comprends plus rien (heureusement je joue makin'love ukulele style).